La hausse des rendements met-elle en péril le private equity ?

Thumbnail [16x6]

Jacques Henry, Head of Equities chez Pictet Wealth Management, fait le point sur les performances du private equity en 2022 .

 

Les rendements du private equity sont restés globalement stables au premier trimestre de 2022 (selon les dernières données disponibles), tirés quelque peu vers le bas par le capital-risque (venture capital - VC).
 

La vague d'innovation actuelle s'estompe et les conditions de financement se détériorent, ce qui exerce une contrainte à la baisse sur les rendements du capital-risque, similaire à celle sur le Nasdaq.
 

Pendant les crises de marché, le private equity a tendance à moins baisser que les actions cotées en bourse. 
 

Compte tenu de la hausse générale des rendements obligataires, nous nous attendons à ce que le taux d'intérêt moyen payé pour financer les buyouts converge vers la moyenne à long terme de 6,3%, légèrement supérieure aux 6% actuels. En d'autres termes, nous ne considérons pas que la hausse actuelle des taux d'intérêt change la donne en matière de performance des rachats d'entreprises.
 

À la fin juin 2022, la valorisation des opérations de rachat mesurée par EV/EBITDA (Enterprise Value / Earnings before Interest Taxes Depreciation and Amortization – valeur de l'entreprise / bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) pour le private equity mondial s'élevait à 12,7x. L'écart de valorisation potentiel se situe entre 5 % et 10 %..
 

Sur la base de l'analyse historique des retraits, nous pensons que le capital-risque a enregistré des rendements de l'ordre de -12% à -15% au deuxième trimestre 2022 et les rachats de l'ordre de -10%.
 

 Notre rendement attendu sur 10 ans pour le private equity mondial s'élève à une moyenne annuelle de 9,2% (en USD), soit une prime de rendement de 3% par rapport à l'indice MSCI AC World.